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  • Association Des Carrés dans des Ronds

La Présidente de l'Association au Ministère des Solidarités et des Familles

"BILLET D'HUMEUR"

"A force de sacrifier l'essentiel pour l'urgence, on finit par oublier l'urgence de l'essentiel"

Edgar MORIN



Cette phrase résumera l’état d’esprit dans lequel je me trouve au lendemain de mon rendez-vous au Ministère des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes Handicapées.




J’ai été reçue le 21 novembre 2023 par deux conseillers de madame la ministre KHATTABI : Monsieur ROZOY, conseillé en charge de l’éducation et de l’emploi et Monsieur CHEVALLEY, conseillé en charge de l’offre médico-social qui ont été très à l’écoute, bienveillants, intéressés et élogieux.


A mes côtés, deux députées ont souhaité m’accompagner pour m’apporter leur soutien : Madame METAYER Lysiane, députée du Morbihan et Madame HUGUES Servane, députée de l’Isère.


J’ai pu présenter l’association DES CARRÉS DANS DES RONDS, ses projets, ses missions, ses actions et ses services.

J’ai évoqué l’urgence d’agir pour une « scolarisation pour tous », pour une reconnaissance des capacités de chacun, pour une accessibilité des apprentissages, une réflexion sur des pratiques pédagogiques adaptées, pour le déploiement sans condition de la CAA et surtout pour le respect, pur et simple, du droit fondamental à l’éducation pour tous les enfants, dont ceux avec des handicaps complexes.

J’ai pu expliquer en quoi notre association, méritait d’être soutenue pour accomplir ses missions d’accompagnement sur l’ensemble du territoire français car elle est prête pour cela.

J’ai ensuite dévoilé à leurs yeux le travail formidable et exemplaire réalisé par nos équipes au sein du Centre des Possibles et du Centre Ressources ScoPoly et présenter les dégradations d’accompagnement des élèves faute de budget suffisant depuis septembre 2023.


Mon message a été écouté, entendu et je ressors avec une promesse d’étude de la situation et une analyse d’éventuelles solutions d’accompagnement après consultation des autres partenaires.


 

Mais j’ai aussi entendu que j’allais vite, que j’arrivais un peu trop tôt et que bon nombres d’autres sujets avaient, eux, une priorité absolue.


Impossible de réfuter cela !


Rendre prioritaire l’éducation quand dans le monde du polyhandicap l’URGENCE est à restaurer un accompagnement décent des personnes polyhandicapées :

  • créer des places urgentes notamment pour les adultes en amendement Creton.

  • stopper la fuite des professionnels qualifiés qui ne trouvent pas soutien et reconnaissance.

  • travailler l’attractivité de ces secteurs et renforcer la formation professionnelle.

  • offrir une qualité d’accompagnement et de soin avec le bon nombre de professionnels.

  • assurer les prises en charges éducatives, rééducatives et pédagogiques de bases indispensables à ces personnes polyhandicapées.

Je n’arrive pas trop tôt ! C’est notre système qui a oublié de considérer comme il se doit la vulnérabilité de nos proches.

C’est notre système qui est en retard et qui nous demande de nous mettre à son rythme.


Et pourtant nous le savons tous, l’éducation, le développement des potentialités de chacun est la clé de l’épanouissement personnel, la clé de l’autodétermination, la clé pour repositionner la personne dans son projet de vie, la clé vers une qualité de vie et une nouvelle place dans la société.


Le Polyhandicap est dans une grande souffrance et malgré des annonces à la Conférence Nationale du Handicap pour cibler ce public, le sentiment d’être une préoccupation de second rang reste collé à ma peau.


L'URGENCE Polyhandicap est réelle.

Les familles le vivent.

Les professionnels le crient.

Les établissments le subissent.

Nos enfnats en pâtissent.


Pouvons-nous continuer à être reconnaissants de choses intolérables ? Pouvons-nous continuer à accepter l'inacceptable faute de mieux ? Pouvons-nous continuer à accepter que nos enfants, nos proches soient considérés comme des citoyens de second rang ?


Et quand l’insoutenable n’est plus acceptable on agit. Comme tous ces parents, présidents et présidentes d’associations qui se donnent corps et âmes pour pallier les défaillances et manquements de notre système, avec le peu de force qui leur reste dans un quotidien d’aidant tellement éprouvant.


On le sait, on le vit et on nous le confirme. Si nous ne le faisons pas, personne ne le fera. Si nous n’agissons pas, ne créons pas, ne faisons pas bouger les lignes en oeuvrant nous-mêmes avec nos propres moyens, rien ne se passera.


J’ai pu avoir des félicitations sur le travail accompli. On me dit que cela portera ses fruits pour les générations à venir et que mon message est puissant.


Alors revient à moi ma casquette la plus importante : celle de maman. Mon urgence à moi porte 4 lettres : "MALO" et il m’est impensable d’abandonner ou encore d'attendre.


Aujourd’hui, je garde confiance.

Je sais que mes préoccupations ont retenu l’attention des conseillers et que mes arguments, solides et irréfutables, vont nous faire avancer. En tout cas, comme toujours, je garderai espoir jusqu’au bout.


 

Nous ne manquerons pas de vous tenir informés de la suite qui sera donnée à ce rendez-vous.


Au nom de l’association DES CARRÉS DANS DES RONDS, je remercie toutes les personnes qui ont apporté leurs témoignages et leurs soutiens. Un dossier de 100 pages a été donné en mains propres aux conseillers et vous pouvez continuer à alimenter ce dossier par l’envoi de mail à l’association.



Je remercie Madame METAYER et Madame HUGUES pour leur soutien, leur présence et leur engagement à nos côtés.


Je remercie Monsieur CHEVALLEY et Monsieur ROZOY, pour le temps accordé au ministère, pour leur écoute attentive, leur compréhension de nos problématiques et pour leur volonté ferme de faire avancer les choses dans le polyhandicap.


Pour nos enfants, pour leur avenir, pour leurs droits, poursuivons nos engagements.


Laura COBIGO,

Présidente de l'Association des Carrés dans des Ronds


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